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Paris, le 17 juillet 2000 - Bienvenue dans ce numéro 2000/7
 
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  Tous les business ne sont pas transposables sur le Net : Courrier, colis et timbres confrontés au bon sens... Internet  


Les premières victimes on line de la difficulté à modifier nos habitudes quotidiennes s'appellent Stamps.com et e-Stamp, deux dotcoms qui avaient parié sur la vente de timbres en ligne.

Financièrement, c'est actuellement la catastrophe pour toutes les deux avec des pertes avoisinant les 20 millions de dollars chacune sur le seul premier trimestre 2000...

Et pourtant, sur le papier, l'idée n'était pas si mauvaise et tablait sur le gain de temps offert au consommateur en lui évitant des attentes pénibles dans les bureaux de poste.


 


Oui mais voilà, changer les habitudes de Monsieur tout le monde n'est pas aussi simple qu'il y paraît et pour avoir ignoré quelques principes de bon sens, ces deux sociétés sont aujourd'hui au bord du gouffre.

Je pense en effet que le fait de n'avoir offert que ce seul service en ligne était déjà porteur d'échec en soi.


Obliger un consommateur lambda à télécharger un logiciel spécifique uniquement pour acheter des timbres en ligne relève déjà d'un optimisme béat devant l'innovation.

Ne pas ajouter à ce service des incentives quelconques pour inciter le consommateur à l'utiliser, constitue la deuxième erreur.

Penser que le fait de faire gagner du temps suffit à créer un business model Internet en soi en est une troisième.

Constatant leur échec, ces deux sociétés sont en train d'essayer depuis quelques mois de convertir les capacités technologiques de leurs produits à d'autres secteurs nettement plus porteurs.

En effet, après plus d'un an d'essais infructueux, il est clair que vouloir encore changer les habitudes de consommation en matière d'affranchissement relèverait de l'obstination inutile.

Par contre essayer de profiter d'un système de certification rodé on line pour proposer d'autres produits, va dans le sens de la dématérialisation offerte par les process Web.

Les nouveaux marchés pour e-Stamp et Stamps.com s'appellent donc désormais billetterie en ligne au sens large : Spectacles, sport, billets d'avion... Des alliances ont d'ailleurs été conclues à ce titre avec de grandes compagnies aériennes, avec les GDS...

Et je pense qu'il était temps de changer de stratégie car le timbre, en tant que tel, devrait rapidement disparaître dans notre futur monde "tout numérique", gageons que toutes les postes du monde entier doivent déjà y réfléchir très sérieusement.

 
   


Cet échec devrait inciter nombre de start-ups à considérer plus humblement leur business model : Internet n'a jamais créé de nouveaux consommateurs, c'est au contraire à vous d'offrir ce qui convient à un besoin véritable, à une demande préexistante et non d'espérer la créer de toutes pièces.

Si modifier les habitudes comportementales profondes des consommateurs est de l'ordre du possible, c'est en tous cas au prix d'une durée souvent incompatible avec le Web Time.

On ne peut donc qu'être surpris de l'euphorie qui a pu induire en erreur les investisseurs de ces marchands de timbres on line dont le fond même du business model n'avait pas été sérieusement validé.

Pourtant le business du colis et du courrier possède de nombreuses niches susceptibles de profiter du média Internet.

Les premiers à l'avoir compris sont évidemment les Federal Express et autres UPS qui ont trouvé dans le manque d'infrastructure logistique des dotcoms une manne sans cesse confortée par l'explosion du e-Commerce.

Mais pour autant ils ont eu l'intelligence de ne pas se contenter d'effectuer de simples livraisons.

Après une première étape "Track and Trace", permettant à leurs clients de suivre en ligne la progression de la livraison de leurs produits, ils sont en train de mettre en place une deuxième génération de services autorisée par le tout numérique.

L'un des pionniers de ce secteur, UPS prévoit ainsi de permettre à ses clients (dès septembre prochain) de savoir en temps réel, si le colis a été délivré... à la bonne personne et ce, sans contestation ultérieure possible.

Le principe de base du service est simple et lié à l'équipement informatique des livreurs qui font désormais signer l'acceptation de la livraison par le client sur des ardoises électroniques.

Cette signature numérisée étant enregistrée, la deuxième étape consiste donc à permettre au fournisseur non seulement d'être averti en temps réel de la livraison mais également de pouvoir visualiser on line la signature apposée.

La preuve de la délivrance, source de nombreux conflits en ce domaine, est ainsi faite immédiatement et peut permettre le déclenchement immédiat d'autres processus liés à celle-ci.

Le tracking électronique de la signature permet également de nombreux gains de productivité en supprimant des circuits "papiers" longs et onéreux.

Certes, il conviendra de rester vigilants en ce qui concerne le respect des données privées des consommateurs pouvant ainsi transiter on line mais sur le fond, c'est bien une étape positive supplémentaire dans la gestion des colis et plis de valeur. Une nouvelle consolidation de la chaîne Web.

 
   


Mais nos chers bons vieux bureaux de poste pourraient bien aussi trouver un nouveau souffle dans le développement d'Internet.

Il suffit de savoir qu'environ un colis sur cinq n'est jamais délivré au consommateur final pour cause d'absence au moment de la livraison pour imaginer l'intérêt que peuvent représenter les centaines de milliers de bureaux de poste répartis dans le monde.

L'idée a donc été développée par le cabinet Deloitte & Touch en Irlande de transformer les bureaux de poste en e-Distributeurs de colis.

Non seulement le bureau de poste pourrait ainsi vérifier l'identité du destinataire, obtenir confirmation de sa part que les produits livrés correspondent bien à ce qu'il avait commandé... mais également dans certains cas permettre à ceux que le paiement sur Internet inquiète de régler leur commande lors de la livraison.

Cette idée est donc particulièrement séduisante, la poste jouant alors non seulement un rôle de dépôt des colis commandés sur le Net mais également de tiers de confiance pour les règlements.

Ajoutons que dans le cas des régions rurales, cette transformation en e-Distributeurs pourrait aussi aider à la pénétration d'Internet.

Enfin, cela pourrait peut être aussi permettre de régénérer certaines régions rurales. C'est en tous cas le rôle que l'Irish Post Office espère pouvoir jouer si la mise en place de cette idée se concrétise.

Nous venons ainsi de voir, sur ces seuls points liés à la distribution du courrier et des colis, que nombre d'idées attendent encore une matérialisation rendue désormais possible par Internet.

Mais leur succès ne peut être envisagé que si elles s'appuient sur de réels besoins de la part des consommateurs et des cybermarchands.

Ceci prouve à mon avis, qu'avec un peu de bon sens, le Net est encore capable de générer de nombreuses nouvelles niches tout à fait profitables.

 
   
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Directeur de la Publication de ce Site Internet : Luc Carton