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Paris, le 31 janvier 2001 - Numéro 2001/2
 
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  Comment améliorer ses marges… sans faire fuir ses consommateurs ? La réponse d'Amazon  


Alors que les plus grands eTailers n'ont pas encore pu prouver qu'ils seront un jour rentables (Amazon inclus), le business model des enchères online est aujourd'hui l'un des rares à avoir réussi "l'examen Internet".

Pas de stocks, pas d'e-Logistique à gérer, pas de problème de politique de prix on line et même, pas de problèmes de paiements : le rêve du cybermarchand !

Les trois grands des enchères on line s'appellent aujourd'hui eBay, Yahoo! et Amazon.



 


Mais la réduction des recettes publicitaires couplée à des investissements lourds, parfois malheureux et surtout toujours déficitaires, font que lorsque dans sa panoplie du parfait petit cybermarchand l'on possède une carte gagnante, la tentation est donc grande de vouloir l'améliorer.


Yahoo! et Amazon, ont donc ainsi décidé de faire payer des commissions sur ventes aux utilisateurs de leurs enchères, eBay, déjà adepte de ce principe vient de décider de les augmenter de… 65% !

L'ère du "tout gratuit" semble aujourd'hui apparemment révolue on line. Il n'y a donc pas à être particulièrement surpris de cette attitude et, ma foi, tout service mérite bien rémunération.

Ce qui est plus intéressant, c'est le moyen détourné que vient de trouver Amazon.com pour améliorer ses marges dans les enchères on line.

Amazon proposait depuis déjà longtemps à ses internautes de régler le montant de leurs enchères via son système maison : "Amazon Payments". En échange de quoi, la trésorerie correspondante à ces achats se trouve gérée directement par Amazon qui peut en retirer les mêmes avantages que les banquiers classiques.

Cela est également intéressant pour l'internaute puisque, en contrepartie de l'utilisation du service Amazon Payments, celui-ci bénéficie d'une assurance risque allant jusqu'à 2.500 $ pour chaque transaction.

Jusqu'ici, encore une fois, rien d'anormal.

Or, fort de la fidélisation réussie de sa communauté de clients, Amazon.com vient de décider que tout vendeur utilisant son service d'enchères sera désormais dans l'obligation d'offrir à ses acheteurs potentiels, en plus du règlement bancaire classique, la possibilité de régler via… Amazon Payments.

On peut deviner facilement que, pour l'acheteur, il sera toujours plus intéressant de payer via un système qui ne lui coûte apparemment rien de plus mais qui de surcroît le protège des mauvaises surprises à hauteur de 2.500 dollars par transaction.

 

 


Le résultat de cette obligation d'offre de paiement "alternatif" de la part des vendeurs risque donc dans les faits de "confisquer" la plus grande partie des règlements des enchères au profit du seul système "Amazon Payments".

On conçoit que cette décision apparemment anodine (puisqu'elle n'est qu'une alternative offerte) puisse soulever quelque émoi parmi les utilisateurs du service.

La mesure est d'ailleurs amèrement ressentie par les non-résidents US puisque pour pouvoir utiliser Amazon Payments, il faut non seulement résider aux États-Unis mais également y posséder un compte bancaire… exit donc par exemple les Canadiens particulièrement mécontents de cette mesure.

Cette nouvelle idée d'Amazon est en tout cas, à mon sens, à l'image du visage que nous réservera le Web dans l'avenir : la confiscation au profit de quelques grands acteurs de certains secteurs on line devrait leur permettre assez facilement de réaliser ce type de dérives quasi-monopolistiques.

Certes, vous me direz que si Yahoo! et eBay n'obligent pas leurs internautes à adhérer à ce type de système de paiement maison, Amazon risque de perdre une bonne partie de son trafic "enchères".

Malheureusement, ce raisonnement est bien naïf puisque nous pouvons être certains que si Amazon réussit ce nouveau pari, il y aura fort à parier qu'eBay et Yahoo! s'empresseront d'adopter la même mesure pour leurs sites respectifs.

Nous avons déjà assisté à ce type de "dérive" pour les portails qui incitent, en jouant sur les délais, les entreprises à payer pour leur inscription dans les annuaires. La fermeture de Go.com par Disney, réduisant encore le nombre d'acteurs, ne devrait qu'inciter les portails à continuer dans ce sens.

Amazon, qui a toujours affiché ses ambitions d'être un hyper marché mondial, en montre donc ici l'un des aspects les plus classiques et rémunérateurs : améliorer ses marges en utilisant la trésorerie de ses clients !

Source : eCommerce Times

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