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Paris, le 6 novembre 2000 - Numéro 2000/10
 
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  Capital risque : encéphalogramme plat !  


Deux rapports viennent de faire le point sur la situation du capital risque aux États-Unis.

Le premier émane de la Venture Capital Association.

D'après ce rapport, 25,9 milliards de dollars ont été investis par les capitaux risqueurs dans 1.774 sociétés au troisième trimestre 2000. Ce chiffre est bien évidemment à comparer aux 27,8 milliards de dollars investis dans 1.830 sociétés le trimestre précédent.

A première vue, il ne s'agit que d'un léger ralentissement de l'investissement. En fait, compte tenu des besoins des start-ups (deuxièmes tours de table ou plus), ces chiffres dénotent un net coup d'arrêt du financement des start-ups après les taux de croissance constatés dans le capital risque depuis deux ans.


 


Les chiffres de VentureOne Corporation sont différents de ceux de la Venture Capital Association mais ne sont pour autant pas plus optimistes.

Pour VentureOne, les capitaux risqueurs ont investi 16 milliards de dollars dans 879 sociétés au troisième trimestre, soit 6% de moins qu'au trimestre précédent et le nombre de sociétés bénéficiaires est en baisse de 16%.

Mais ces chiffres concernent le capital risque de manière générale.

La situation des seules start-ups est plus critique. Pour celles-ci, le rapport de VentureOne indique en effet que les investissements du troisième trimestre n'ont été que de 5,2 milliards de dollars contre 7,1 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Par comparaison, les investissements dans les start-ups, toujours selon VentureOne, s'établissaient à 18,32 milliards de dollars au troisième trimestre 1999.

A noter d'ailleurs que la quote-part réservée aux start-ups dans le capital risque a chuté de 80% à 70% en un seul trimestre...

Les derniers grands bénéficiaires du capital risque sont actuellement les sociétés liées à la biotechnologie (+140% en un trimestre) mais également celles du secteur médical-santé (+70% en un trimestre).

 
   


Bien entendu, les mauvais résultats boursiers des start-ups sont à la base de cette réaction générale avec toutefois quelques nuances.

C'est en effet surtout le BtoC (et en particulier l'eRetail), qui se trouve frappé de plein fouet par le revirement d'attitude des capitaux risqueurs.

Aujourd'hui, pour certains capitaux risqueurs (moutons de Panurge modernes), après la noyade, il convient de ne plus financer désormais que le BtoB, secteur dans lequel je pense que la "casse" sera largement aussi importante que dans le BtoC, le nombre de candidats "viables" ne dépassant pas selon moi 10% du total des start-ups BtoB actuellement présentes sur le marché.

En attendant, les capitaux risqueurs se montrent de plus en plus durs vis-à-vis des start-ups déjà financées par eux.

Si lancer une start-up BtoC est devenu quasiment impossible, continuer à survivre l'est encore plus. On a ainsi pu voir, ces dernières semaines, des start-ups arrêter leur activité tout en ayant en caisse encore suffisamment de trésorerie pour tenir quelques mois.

La cause en est simple : tant que les start-ups ne se révèlent pas capables d'atteindre l'équilibre financier, les capitaux risqueurs refusent désormais de les financer sur leurs fonds propres... parce qu'ils n'en sont pas capables !

Les capitaux risqueurs ont en effet pris de mauvaises habitudes grâce à la folie boursière sur les valeurs Internet. Il suffisait de monter une start-up puis de la lancer en bourse pour trouver auprès d'un public crédule les fonds nécessaires à financer ses pertes pendant plusieurs années.

Cette possibilité de financement facile leur étant désormais fermée et les capacités financières des capitaux risqueurs étant sans commune mesure avec les besoins des start-ups, une seule solution reste alors : le dépôt de bilan.

Le cas de Freeinternet.com est à ce titre symptomatique de cette nouvelle donne. Ce fournisseur d'accès gratuit a été lancé en mars dernier avec 87 millions de dollars de capital risque et valorisé quelques semaines plus tard pour une future IPO à... 835 millions de dollars !!

Le mois dernier, la société a renoncé à son IPO et trois jours plus tard déposait son bilan...

D'autres start-ups se sont vues contraintes ces derniers jours d'arrêter leurs activités pour la même raison : l'incapacité à lever de nouveaux fonds.

La plus connue est Pets.com qui a annoncé sa fermeture et déjà licencié 255 de ses 320 employés. Bien que n'étant pas encore à court de trésorerie, la société a simplement tenté de lever des fonds qui ne lui seront nécessaires qu'en début 2001.

Aucun de ses investisseurs actuels n'a souhaité participer à cette levée et Merrill Lynch, chargée de trouver de nouveaux investisseurs, n'a pas été plus heureuse.

Pets.com a été introduite à 11 dollars en février dernier (avec un cours le plus haut à 14 dollars) et le cours s'établissait mardi passé à... 22 cents. Rappelons qu'Amazon.com détient 30% de Pets.com.

Il n'aura donc pas suffit à Pets.com de posséder une base clientèle de 570.000 clients pour compenser les 147 millions de dollars de pertes accumulées depuis sa création.

Eve.com vient de subir le même sort mais en rendant heureux son compétiteur le plus direct, Sephora.com (LVMH) qui vient de racheter le nom de domaine à Idealab!, incubateur d'eve.com

A ce propos, si le capital risque se voit forcé d'abaisser la voilure, nombre d'incubateurs risquent de subir le même sort que leurs start-ups s'ils ne trouvent pas rapidement des solutions alternatives "viables".

Le capital risque devrait d'ailleurs, à mon avis, nettement mieux résister que les incubateurs.

Peut être que les capitaux risqueurs ne termineront pas tous l'année avec des retours sur investissements de 15 ou 20 fois leurs mises mais ils ne devraient pas, dans leur grande majorité, descendre en dessous de 4 ou 5, ce qui n'est déjà pas si mal.

Ce qui est par contre certain, c'est que le temps des investissements dans des start-ups susceptibles d'atteindre l'équilibre financier quelques années après leur lancement est révolu.

Vous avez dit "rentabilité" ?

Source : New York Times

 
   
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Directeur de la Publication de ce Site Internet : Luc Carton